La déficience intellectuelle* désigne une atteinte importante du fonctionnement global d’une personne, liée à un fonctionnement intellectuel significativement inférieur à la moyenne. On retrouve cette condition chez environ 1% de la population. La plupart du temps la déficience intellectuelle existe dès la naissance, mais n’est pas nécessairement aisément identifiable sauf pour les atteintes sévères et profondes, mais par définition elle apparaît durant la période développementale, par exemple, avant 18 ans. Il arrive parfois qu’un diagnostic ne soit donné qu’à l’âge adulte, mais l’atteinte était présente durant l’enfance, mais sans avoir été reconnue comme telle.
Le diagnostic de la DI au CCPE implique habituellement de rencontrer les parents et de réaliser une histoire développementale de l’enfant ou de l’adulte. Par la suite, un test de fonctionnement intellectuel global est administré pour obtenir un QI. Un questionnaire de Comportement adaptatif est ensuite administré auprès de parents ou autres personnes pouvant observer le quotidien de la personne évaluée. Un rapport d’évaluation psychologique est produit selon le contexte. L’opération peut impliquer une ou deux visites et environ de 8 à 10 heures de travail.
L’atteinte au plan intellectuel est évaluée globalement, mais peut toucher la capacité de raisonnement, la résolution de problèmes, la planification, la pensée abstraite, le jugement, l’apprentissage et la compréhension pratique. Il faut que le Quotient Intellectuel soit inférieur à 70 de QI, ce qui correspond à environ 2% de la population.
Aussi, la personne doit manifester des déficits importants de fonctionnement adaptatif au moins dans un des trois domaines conceptuel, social et pratique, dans les contextes de sa vie personnelle autant à la maison, qu’à l’école ou au travail selon l’âge, que dans des environnements communautaires. Habituellement, le comportement adaptatif est évalué à l’aide de questionnaires normalisés administrés aux personnes (parents, enseignants, responsables) qui ont l’occasion d’observer le comportement courant de la personne évaluée.
La déficience intellectuelle peut cohabiter avec d’autres diagnostics et doit parfois faire l’objet d’un diagnostic différentiel. Mentionnons les troubles spécifiques des apprentissages, le trouble du spectre de l’autisme, les troubles de la communication, etc.
La déficience intellectuelle se présente sous divers degrés de sévérité. On distingue les niveaux Léger, Moyen, Grave et Profond.
Pourquoi obtenir ce diagnostic? Parfois certains parents pourraient s’inquiéter que leur enfant puisse être «étiqueté» à vie comme ayant une déficience intellectuelle et que cela puisse être au détriment d’opportunités offertes à l’enfant. Cependant, le système scolaire et le système de santé ont des programmes importants de soutien et de réadaptation qui sont accessibles uniquement pour les personnes ayant reçu un diagnostic formel.
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* La terminologie pour désigner cette condition a varié au cours des décennies. Au Québec l’appellation la plus courante actuellement dans les textes professionnels est «déficience intellectuelle», mais on parle aussi de Retard mental, de Handicap intellectuel, Retard global du développement. Le DSM 5 traduit en français introduit aussi le terme de Trouble du développement intellectuel.